Autant vous prévenir tout de suite, je ne suis pas ce que l’on peut appeler une « pro » du jeu vidéo. On ne peut pas me caser parmi les « hard core gamer », mes connaissances en la matière sont même très limitées. Mon vocabulaire en terme de jeu est plus que restreint, j’ai souvent besoin de faire des recherches pour suivre certaines conversations (Google est définitivement mon ami ^^’).

 

 

Pourtant, je voulais vous parler d’un jeu qui a marqué mon enfance, mon adolescence et qui continue de m’intéresser, malgré les années et les centaines de milliers de jeux bien plus évolués qui pourraient exister. Aussi, mes explications ne seront pas techniques, mon vocabulaire maladroit : mais ce sont mes sentiments qui parleront, avec les yeux d’une gamine de 10 ans.

Bien qu’habituée à avoir un environnement « numérique » (autant que faire ce peu dans les années 90…), les jeux auxquels j’avais l’habitude d’être confrontée, se résumaient aux casses-briques et au solitaire. Alors forcément, quand j’ai commencé à découvrir Heroes, c’était très révolutionnaire !

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1996. J’ai 10 ans. Repas de famille ennuyeux pendant les vacances, mon cousin en profite pour s’éclipser pour jouer « à son ordinateur ». Curieuse, je le suis.

- C’est quoi ça ?

- Et bien, c’est un jeu.

Je le vois bien que c’est un jeu… Mais pas comparable à ce que je connais. Déjà, c’est un CD-ROM. Chez moi, les jeux tournent sur disquettes (un truc que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ^^’). Puis, c’est vachement classe, il y a des vidéos, du son et plein « d’effets spéciaux ».

- Ça s’appelle « Heroes of Might and Magic 2 ».

- Hein ?

Comme je vous le disais, mes connaissances en jeu vidéo sont assez limitées. Je ne connaissais donc pas le premier opus, avant de découvrir celui-là. Et, à 10 ans, les noms anglais, ça se retient mal.

- C’est un jeu avec des châteaux et des armées, mais tu es trop petite pour comprendre.

Comment ça, trop petite ? Mais non, mon âge a 2 chiffres, tout le monde dit que je suis une grande fille. Je veux jouer moi ! Malheureusement, il faudra que j’attende encore quelques temps, avant d’avoir la chance de pouvoir tenir la souris.

Alors je regarde. Et je découvre. Je découvre ces personnages qui bougent sur une carte. Je découvre des combats, avec des créatures mystiques, dont certaines que je reconnais. Je découvre les sorts de magie que l’on lance à son adversaire. Je découvre les ressources et je comprends qu’il faut les collecter pour faire évoluer son château. Je découvre que les héros, ça dors aussi la nuit et qu’il faut finir son tour de jeu, en appuyant sur le petit sablier. Bon, ça va là, je peux jouer maintenant ! Apparemment pas encore, ma formation de jeune padawan n’est pas encore achevée.

Mais à force de patience (et surtout d’impatience de mon cousin), il finit par me céder sa place. Et bien sûr, je n’étais pas prête. Comment savoir si je pouvais affronter une colonie de gargouille ou une horde de fantassins ? Et bon sang, ils sont où ces dragons noirs qui ont trop la classe ?

- Je peux les attaquer eux ?

- Non, pas assez de puissance.

- Et eux ?

- Ben essayes, tu verras.

J’en ai perdu des batailles. J’ai dû en recommencer des cartes. Mais je n’avais qu’une envie à chaque fois, celle de continuer, celle de persévérer jusqu’à la victoire.

Fin des vacances. Et déjà, je savais que ça allait me manquer. Il me fallait rentrer chez moi et laisser ce souvenir derrière moi. Avec un peu de chance, je demanderais le jeu pour mon anniversaire, mais c’est dans longtemps.

- Tiens, c’est pour toi, je te le donne. Apparemment, il te plait.

La fillette de 10 ans que j’étais avait des étoiles plein les jeux. Mon premier vrai jeu vidéo. Un cadeau du cousin. Merci cousin !

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Bien sûr, avant de pouvoir maîtriser l’ensemble des subtilités du jeu, il m’a fallu plusieurs dizaines de carte. Et de la lecture ! Pour comprendre quel attribut choisir, ceux qu’il fallait privilégier, en fonction de la faction, du terrain et ceux qu’il fallait éviter. Des dizaines d’heures et d’essais pour privilégier tel ou tel sort, contre tel ou tel créature. Et choisir au mieux mes artefacts pour monter un héros parfait. Le système du tour par tour est aussi très agréable, chacun jouant l’un après l’autre, ce qui permet de prendre le temps d’apprécier les mouvements des ennemis.

A force d’user les sabots des chevaux de mes héros sur des cartes isolées, j’ai fini par me laisser tenter par la campagne proposée, la fameuse guerre de succession. Le seigneur Morglin meurt en laissant deux fils pour lui succéder : Roland le bon, le brave, le « gentil » et Archibald le fourbe, le sombre, le « méchant ». Ce dernier parvient à se faire proclamer roi tandis que le premier est forcé à l’exil, pour organiser la résistance. Il faut donc choisir lequel nous allons rejoindre.

Coté Archibald, le joueur va joueur avec les factions « ténébreuses » du jeu : les nécromanciens, les mages ainsi que les barbares.

Coté Roland, c’est le monde des bisounours avec les factions des Sorciers, des Magiciens et des chevaliers.

Qui réussira à assoir sa domination sur les terres d’Enroth ? Le machiavélique Archibald ou le preux Roland ? Bref, à vous de choisirJ. De mémoire, la campagne est relativement longue et pas toujours facile. Il y a une dizaine d’étapes avant la victoire finale, avec même la possibilité de rejoindre le camp adverse en cours de partie.

Chaque faction possède ses atouts, mais elles alignent chacune 6 créatures différentes – bien qu’il n’y ait la place que pour 5 créatures dans l’armée du héros ou du château. Notons qu’il existe seulement 2 maisons pour lesquelles la magie n’est pas intuitive (chevalier et barbare), et même avec la compétence qui permet aux héros d’apprendre des sorts, leurs effets restent en deçà des factions magic.  

Ma préférence va clairement à la faction des Mages, avec ses dragons <3. Et de façon générale, aux factions magiques. La magie peut vraiment faire la différence dans ce jeu, aussi bien pendant le combat que sur la carte, pour rattraper des adversaires par exemple.

 

Ce qui m’a avant tout marqué dans ce jeu, c’est son design vraiment moderne pour l’époque. Chaque faction est plongée dans un thème qui lui est propre, aussi bien du point de vue visuel que sonore. Les détails des bâtiments dans le château, des objets et ressources sur la carte et ces couleurs vives font de ce jeu une vraie réussite graphique. Quant à la bande son, elle diffère dans chaque faction, en créant une ambiance particulière.

 

 

C’est avec nostalgie et une impatience à peine déguisée que je m’en vais me refaire une petite carte… juste par gourmandise :D

Pour ceux qui voudraient (re) découvrir, le jeu est maintenant disponible en abandonware

Catégorie : Old School