Zelda II : The Adventure of Link
Support : NES
Année de sortie : 1987
Editeur : Nintendo
Que de souvenirs quand je repense à Zelda 2. Les années 1989-1990 et cette cartouche dorée, si typique des deux opus de Zelda. Zelda 2 : The Adventure of Link. Les grandes années de la NES et l’un des jeux les plus marquants de cette console. Soit on a adoré ce jeu, soit on l’a détesté, mais il n’a laissé personne indifférent. Moi j’avais adoré …
Zelda II : The Adventure of Link est un action-RPG, mêlant à la fois plate-formes et jeu d’aventure dans un format bien différent des autres opus de la série. La majorité du jeu se fait en scrolling horizontal, lorsque Link entre dans un château ou une grotte, ce qui, a posteriori a de quoi choquer les habitués de la saga. On retrouve un mode de jeu tel que Zelda 1, où Link se déplace sur une carte du monde avec un vue de dessus. La carte est immense ! Certains lieux sont immédiatement accessibles tels que les premiers villages ou les premières grottes. Pour accéder à d’autres lieux cependant il faudra d’abord que Link découvre certains objets (comme la flûte qui permet d’appeler un radeau, ou le marteau qui détruit les rochers obstruant des grottes) ou apprenne des sortilèges.
Dès lors que Link sort des chemins (ce qui est indispensable pour rejoindre les lieux hostiles), des monstres poperont aléatoirement sur la cartes et tenteront de s’en prendre à Link. Quelle galère que de traverser les marécages !
L’aventure commence devant le lit dans le lequel la princesse Zelda dort d’un profond sommeil. Elle a été victime d’un puissant sortilège lancé par le méchant Ganon, et Link devra retrouver le Triforce pour la sauver. Ce Triforce est en la possession de Ganon, et Link devra donc se rendre dans son palais pour s’en emparer. Sauf que pour entrer dans le palais de Ganon, Link devra d’abord déposer 7 cristaux magiques sur des statues gardées par des boss, situées aux confins de chaque palais, dispatchés aux quatre coins de la map.
Comme dans tout bon Zelda qui se respecte, la phase d’exploration est immense, avec des donjons, des grottes, des labyrinthes, de la réflexion, des énigmes, des quêtes et bien évidemment de puissants artefacts à découvrir. Par rapport à Zelda 1, les sorts font leur entrée dans cet opus, avec un système de points de magie. Ces sorts, on les découvre généralement dans les villages, en discutant avec des PNJ qui peuvent nous les apprendre, souvent après avoir résolu une énigme ou accompli une quête.
Parmi les sorts on peut citer le grand saut, l’armure magique, la boule de feu, la transformation en fée, la régénération de vie ou encore un étrange sort nommé simplement « Spell » aux étranges effets dépendant du contexte.
Link peut aussi apprendre des techniques comme le fait de sauter avec l’épée pointée vers le haut ou vers le bas. L’idée de progression du personnage se renforce avec un système assee basique d’expérience, acquise en tuant des ennemis. Dès que Link possède assez d’expérience, il peut acheter un level en Vie, Magie ou Force.
La Vie augmente sa résistance face aux dégâts ennemis, la Magie diminue le coût de ses sorts et la Force augmente son attaque. Chaque discipline étant plafonnée au niveau 8. C’est cet épisode qui introduit pour la première l’aspect RPG dans la saga.
Dans Zelda 1, Link ne progressait qu’à travers les cœurs qu’il découvrait et qui augmentait son capital de vie. Ces containeurs existent toujours dans Zelda 2, ils sont pour la plupart très difficile à trouver, mais permettent à Link d’augmenter sa vie max et sa magie max.
Cependant, ce qui reste peut-être l’élément le plus caractéristique de cet opus, c’est probablement sa difficulté extrême. Une difficulté qui s’inscrit dans cette époque où les jeux vidéos étaient globalement rendus plus difficile afin d’accentuer leur durée de vie. Ici, on touche presque le paroxysme de la difficulté tant finir ce jeu était quasiment impossible !
Et pour cause ! Ce jeu ne permettait pas de sauvegarder, ou plutôt oui, il permettait de sauvegarder mais seulement l progression du héros, et non pas l’état de la partie. Je m’explique. La pile contenue dans la cartouche enregistrait à chaque fois game over les levels de Link, les cristaux placés sur les statues, ses sortilèges et ses items. Et c’est tout.
A chaque partie il faudra donc repartir du point de départ, la salle où repose Zelda, et tout refaire. Du moins presque, parce qu les palais déjà fait ne seront plus à refaire si le cristal a été placé et l’item principal du palais découvert.
Mais ça reste extrêmement usant et difficile quand on sait que Link n’a que 3 vies. Simplement pour atteindre le dernier palais, et en ayant bien entendu déjà fait tout ce qu’il fallait faire auparavant, il faudra au moins 45 minutes de jeu, et rares seront les fois où on atteindra ce Palais avec toutes es vies … Et tout ceci n’est rien comparé à la difficulté de ce Palais !
Les ennemis sont également de vraies plaies, à l’image des chevaliers bleus par exemple dont chaque combat, sous la forme d’un duel très réussi mettait les réflexes du joueur à rude épreuve. De même avec les espèces de crocodiles rouges qui lancent des haches dans des endroits où il faut s’accrocher pour les esquiver. Il y avait aussi ces mobs qui popaient en continu, rendant le moindre saut encore plus difficile, et le jeu toujours plus stressant.
Il y avait les boss aussi ! Dont chaque duel était un grand moment. Lorsqu’on arrivait pour la première fois dans la salle d’un boss on sentait l’adrénaline monter … Et généralement on mourrait très vite. Car pour chaque boss, il fallait d’abord trouver la technique adéquate. L’endroit où frapper, le sortilège à utiliser … Et même là, le combat était rarement gagné d’avance. Je me souviens même confier la manette à ma grande sœur pour qu’elle combatte les boss car j’avais trop peur de perdre ^^’
Côté durée de vie, pour des joueurs acharnés, c’est vrai qu’elle était excellente puisque finir ce jeu relevait tout bonnement du miracle et qu’il fallait être véritablement acharné ! Je me souviens d’ailleurs que c’était une grande fierté dans la cour de récréation quand on pouvait se targuer d’avoir fini ce jeu ^^
Mais cette difficulté extrême aura aussi eu raison de beaucoup trop de joueurs. Malheureusement.
Le gameplay quant à lui était plutôt bon, avec un Link répondant au poil aux commandes de la manette. Le déplacement et les sauts sont précis et heureusement car sinon le jeu serait injouable vu sa difficulté. Un truc énervant tout de même, le fait que Link recule de plusieurs pas à chaque fois qu’il se fait toucher. On perd très facilement ses vies comme ça en finissant dans un trou ou dans la lave, c’est particulièrement frustrant. Les énigmes sont plutôt bien pensées. Le jeu, en anglais, restait accessible aux jeunes même s’ils ne parlaient pas anglais et le système d’interactions avec les PNJ dans les villages était très réussi.
Graphiquement, le jeu tient la route pour l’époque. Il n’avait rien d’exceptionnel mais ça restait agréable à jouer. La carte du monde était moins réussie, les graphismes et les couleurs étant plus sommaires, mais ça ne dérangeait pas plus que ça.
Chaque palais, chaque type de lieu avait sa propre musique. Tantôt calme et apaisante, tantôt rapide et stressante, elle contribuait énormément à l’ambiance du jeu. On pourra juste lui reprocher d’être un poil trop répétitive, notamment quand on reste bloqué des heures dans un même palais.
On pourrait croire un Zelda 2 fut considéré comme un échec par Nintendo si on en juge le format des épisodes suivants, se rapprochant de Zelda 1 et laissant tomber le scrolling horizontal, pourtant, avec du recul, on s’aperçoit que Zelda a posé, ou conforté, certaines bases qui feront le succès des opus qui lui succédèrent avec des éléments qu’on retrouvera quasi systématiquement. Cet opus permit aussi de tester certaines choses, certaines adaptations ou évolutions dont toutes ne furent pas concluantes, mais qui, comme dans tout test réussi, permirent de faire évoluer la saga dans le bon sens.
On se souviendra aussi que l'univers de Zelda 2 servit de cadre à plusieurs épisodes de Captain N : the Gamesmaster, la série animée trop méconnue mais pourtant excellente se déroulant dans les univers de jeux Nintendo des années 80.
Au final, Zelda 2 restera éternellement un excellent souvenir de mon enfance. Un jeu extrêmement difficile, et dont j’ai l’impression d’y avoir des années entières avant de réussir à le finir. Un jeu qu’aujourd’hui encore je voudrais recommander aux curieux qui pourront y jouer soit sur leur Wii avec la console virtuelle, soit via un émulateur avec l’énorme avantage de pouvoir sauvegarder à tout moment, ce qui rendra le jeu plus facile et donc plus accessible aujourd’hui.
Histoire de Zelda 2 illustrée.